La Société Générale revendique les intérêts de la dette écologique

Un coup fumant est en vue qui pourrait bien modifier les rapports entre l’écologie et la finance. Le jour même de l’entrée en dette écologique, la Société Générale a réclamé à la nature le versement d’intérêts à son profit. Faire du profit en sauvant le monde?

Ce 2 août est en effet le jour à partir duquel l’humanité vit à crédit. Tout ce que notre activité prélève à l’écosystème depuis le 1er Janvier était jusqu’à présent reproductible par la nature dans la même année. A présent, nous “dépensons” un écosystème qui n’existe pas. “C’est exactement le même principe que le budget de l’Etat” nous explique Jean-Bernard Lévy, administrateur de la banque. “Puisque la dépense est effectuée sur une richesse qui n’existe pas, il faut bien qu’une banque couvre le risque ! “

Responsabiliser la nature

L’idée est doublement intéressante : lorsqu’on paie des intérêts, on fait notre possible pour rembourser sa dette car cela peut coûter très cher. De plus, la dette écologique ne cesse de croitre et cette croissance s’accélère même d’année en année. En effet, l’entrée en dette écologique s’est faite le 8 août l’année dernière, le 14 août il y a 3 ans. Non seulement la dette se creuse tous les ans, mais elle se creuse de plus en plus vite.

“C’est une gabegie pire encore que les dettes des Etats. Eux au moins, ils ont prit conscience du problème et tâchent de s’en sortir. La nature, elle, ne fait rien. Il est temps de la

Société Générale : “la générosité, c’est notre métier”

responsabiliser.”

Si la Société générale obtenait satisfaction, la nature serait contrainte de rembourser annuellement un pourcentage de sa dette écologique. C’est la moindre des choses, puisque les investisseurs prennent des risques à laisser la nature s’endetter. Les catastrophes climatiques et la montée des eaux en sont de bons exemples. L’idée est de sauver l’écosystème dans tous les cas de figure. Si la nature prenait conscience trop tard de son inconséquence, ses intérêts finiraient par coûter d’avantage que la seule dette. “C’est comme avec les états : depuis le temps qu’ils paient des intérêts, ils ont remboursé plusieurs fois leur dette. Mais ils la doivent encore !”. Ainsi, soit la nature éponge ses dettes, soit les intérêts payés permettront aux banques de s’en charger elles-mêmes.

Des intérêts déjà perçus ?

Certaines mauvaises langues prétendent que la Société Générale a déjà commencé à percevoir des intérêts en sous-main. En effet, on observe que dans les pays tropicaux l’écosystème semble se

porter mieux qu’ailleurs. Eaux turquoises, palmiers, moins de véhicules polluants en circulation. Le Panama figure même parmi les pays les moins pollueurs du monde. De quoi éveiller des soupçons…

Interrogée par la rédaction, la nature n’a pas souhaité donner suite à cette polémique. Prétextant que sa dette n’était pas volontaire, et que de toutes façons elle survivrait aux conséquences. Une attitude négative qui augure un bras de fer tendu.

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