L’audacieux calcul du gouvernement
Le flou sur le calendrier est enfin levé : notre Présidentissime mettra donc rapidement en œuvre ses promesses concernant les réformes de fiscalité pour la taxe d’habitation et l’impôt sur le revenu. Et en même temps, la volonté mettre en œuvre la réforme de l’ISF a été réaffirmée, laissant entendre que ces deux réformes pourraient s’appliquer de concert. Il s’agit là d’un calcul audacieux du gouvernement pour redresser l’économie du pays.
En effet, le premier ministre Édouard Philippe avait jugé inacceptable le déficit de 8 milliards d’euros laissé par le gouvernement précédent, mettant en cause la mauvaise gestion et la malhonnêteté des anciens ministres PS. Mais cet impondérable ne gênera pas longtemps le gouvernement, car la double réforme fiscale pourrait bien permettre d’effacer ce chiffre. En effet, la supression de la taxe d’habitation pour 80% des français concernés représente une baisse d’impôts de 10 milliards d’euros par an, tandis que l’exonération de l’ISF pour les spéculations boursières en coûtera 2. Le gouvernement espère ainsi faire oublier définitivement cet écart de 8 milliards d’euros en passant le déficit à 20 milliards, qui est un nombre beaucoup plus impressionnant.
Le gouvernement semble également garder le cap concernant l’application indéfinie du CICE, qui représente à lui seul 20 milliards d’euros par ans, assurant ainsi l’écart financier ciblé comme objectif. Bien qu’étrange en apparence, cette stratégie est en réalité un coup de communication élaboré dans l’entourage le plus proche d’Emmanuel Macron. En se mettant ainsi dans le rouge, le gouvernement engage sa responsabilité et affirme son positionnement en faveur des investisseurs. Cela aura pour effet de restaurer la confiance de ces derniers dans l’exécutif, alors même que les craintes des rentiers pouvaient se fonder sur l’origine socialiste de l’actuel président: “Déjà que Hollande nous a fait les poches, voir son successeur à l’Elysée nous a fait craindre le pire. J’avais déjà prévu un itinéraire de sortie du territoire pour ma petite épargne.” nous a confié Patrick Drahi.
La confiance des plus riches est en effet nécessaire car c’est eux qui détiennent l’argent et donc qui peuvent, en le laissant sur notre territoire, sauver notre économie. C’est donc en cohérence avec les ordonnances sur le code du travail que s’applique cette opération séduction.
Rassurons-nous, une fois la confiance restaurée et le chômage en berne grâce à l’intervention salutaire des riches investisseurs, le gouvernement aurait un plan pour redresser le budget, faisant de lourdes économies sur ses dépenses. Si la question reste largement en suspens, il ne fait aucun doute que la suppression de 120 000 emplois de fonctionnaires jouera un rôle déterminant. il se murmure que cette seule mesure pourrait même suffire à éponger complètement le déficit puisque si les 120 000 postes supprimés coûtaient plus de 13 500€/mois, l’ardoise serait complètement effacée. Il est probable que ce soit le cas, puisqu’Emmanuel Macron n’a jamais prétendu supprimer des postes d’infirmières, ni de professeurs, ni de policiers. Les regards se tournent alors vers les hauts fonctionnaires. Certaines personnes estiment également possible la suppression massive de juges et avocats, qui deviendront obsolètes une fois les dispositions de l’état d’urgence entrée dans le droit commun. Mais n’oublions pas que le Président est un grand connaisseur de l’économie et qu’il pourrait très bien nous surprendre par d’autres mesures que nous n’aurions pas vu venir. après tout, sa pensée est trop complexe pour que nous puissions la transmettre dans nos articles.