Bordel, j’ai perdu du poids !

Ohlàlà, qu’est-ce qui m’arrive ? Je fais des notes de blog sur mon blog… Et je vais prendre du temps pour parler de ma vie. Au lieu de jouer à Starcraft… Et encore, j’ai déjà perdu une partie de ma soirée en passant à Bricomarché pour faire une petite réparation sur mon vélo et… MAIS POURQUOI JE VOUS RACONTE CA ?! On n’a pas le temps et y’a trop de trucs à dire, alors allons-y.

Avants-propos

Ouais, je fais des avants-propos, c’est pas juste pour me la péter. j’aborde un sujet qui peut être sensible et il faut que je précise un certain nombre de trucs avant. Déjà, d’où je parle ? Je n’ai jamais été “gros” selon la définition des normes sociales. On ne m’a jamais désigné, ou plutôt assigné “gros”. A mon maximum, je flirtais autour de la limite “surpoids” de mon IMC. Je suis donc particulièrement mal placé pour parler de surpoids. Et qu’on soit clair, je vais parler de mon point de vue, de ma petite expérience personelle de nobody. Je n’ai aucune expertise sur le sujet ni du surpoids, ni du sport, ni de l’alimentation. Je peux dire des trucs faux ou mal formulés, c’est possible et le cas échéant, n’hésitez pas à m’en parler (par exemple sur twitter @Canartitude).

On est d’accord là-dessus ? Allez je me lance. Devant vous vous avez les faits, qui peuvent se résumer simplement en lisant le titre, et en passant au chapitre suivant : les conséquences.

Les faits

Allez, je suis sympa, je vous met les courbes d’IMC à côté pour vous faire une idée.

J’ai pris du poids pendant mes études supérieures. J’ai attribué ça au fait que j’y ai vécu chez ma grand-mère. Ca m’est arrivé en quelques années, sans que je m’en rende compte. Mais à la fin de mon master, je distinguais difficilement le bout de mes pieds en me tenant droit debout… j’en ai pris conscience un peu après coup, en fait. Mais ce n’était pas excessif, dans le pire des cas, je devais peser genre 83kg pour un peu moins d’1m80.

Après quoi j’ai commencé à bosser. Rapidement, mon travail et mon salaire le permettant, je mangeais tous les midis dans un resto. Mais je n’étais plus chez ma grand-mère, j’avais mon propre appartement et je m’alimentais donc le soir comme je le souhaitais. Avec un resto par jour, je pouvais parfois sauter les repas du soir. Faut dire que certains étaient costauds. Bref.

C’est probablement ce qui m’a permis de perdre rapidement un peu de poids et de me stabiliser, progressivement, vers les 78-79kg. En 3 ans je n’ai plus varié. J’étais coincé à ce niveau, résigné à y rester. Et puis, il y a eu le confinement.

 

 

Pendant le confinement, fini les resto quotidiens ! Je me suis mis à manger tous les jours comme le weekend. Et je me suis fais plaisir. Je mangeais le midi, et le soir quand j’avais faim, avec les quantités qui me paraissaient justes… Je me suis vraiment pas privé. Par contre, le régime n’était pas du tout le même que les restos. Essentiellement, je mangeais du riz et du poisson. Je n’achète à peu près jamais de viande pour chez moi, les seules exceptions que je me suis permis en 3 mois sont une boite confit de canard et des tranches de blanc de dinde pour des croque-monsieur. en y réfléchissant, mes plats étaient assez variés, mais…

Comme je n’ai aucune expertise en terme de nutrition, je ne vais pas spécialement commenter plus que ça mon régime alimentaire, je n’ai aucune idée de la pertinence de ceci, même si je suis intimement convaincu que mon poids est très directement lié à mon alimentation, notamment la consommation de viande, attendu que les autres paramètres qui me viennent à l’esprit me paraissent disqualifiés. Je vais à vélo au boulot et ça m’arrive de faire une activité sportive tous les 3 mois (un five, un basket, un accrobranche…) et je n’ai pas évolué sur ce point depuis longtemps. Y’a certainement un aspect génétique dont j’ignore tout, mais on va se dire que je suis certainement “dans la norme” ? Bref, à mon sens, c’est la bouffe qui joue. Donc je vais quand même préciser que je me suis grave fait plaisir, notamment pour mon anniversaire que j’ai fêté, tout seul confiné, mais dignement. Notamment parce que j’ai toujours un stock de farine d’avance et je me suis plusieurs fois fait des crêpes/galettes, mais aussi des cookies, des gâteaux, ect… Je peux vous dire que je culpabilisais régulièrement de ces petits plaisirs sucrés.

Un jour, vers la fin du confinement, je me suis dis que l’heure de vérité était arrivée, il fallait que le verdict tombe, je suis donc monté sur ma balance. Et là, surprise ! Je fais environs 73kg ! Je n’y ai pas cru, je m’étais pesé un soir, je fais ça le matin d’habitude… J’y suis retourné plusieurs fois pour m’en assurer, mais visiblement, c’est un fait : j’ai largement perdu du poids.
Je ne saurais affirmer avec certitude que cette perte de poids n’a eu lieu QUE pendant le confinement, en réalité. Je ne me pèse pas toutes les semaines, loin s’en faut.

Alors vous me direz : “Pourquoi tu parles de tout ça si t’as aucune explication à donner ? Si tu sais pas ce qui s’est passé ni comment ? Quel est l’intérêt bordel ?

RENDS-MOI MES 15 MINUTES, LA ! ”

Et je vous répondrais : calme-toi, on n’est pas chez mémé, c’est le chapitre suivant qui est vraiment intéressant, mais il me semble que c’est toujours bien de contextualiser. Alors maintenant il y a le chapitre sur lequel je voulais venir, et si t’as pas été satisfait jusqu’ici, t’as été prévenu et de toutes façons, maintenant c’est fait, t’as lu, t’as perdu ton temps, tu vas faire quoi ? Tu vas vouloir te venger ? Mais vas-y, je t’attends, viens ! Qu’est-ce que tu vas faire ?

Bref…

Les conséquences

t’as vu comment je me suis fait plaiz’ pour mon annif’ ?!

Il y a pas mal de conséquences auxquelles je n’avais simplement pas pensé. C’est pas énorme pourtant, de perdre 6kg, mais du jour où je m’en suis rendu compte, j’ai observé un peu plus attentivement et j’ai constaté que mon corps se transformait. Un peu comme dans les pubs “perle de lait”, sauf que moi c’est vrai. Déjà, le simple fait de devoir mettre des ceintures pour ne pas perdre ses pantalons (achetés il y a moins d’un an), ça fait prendre conscience du truc. Se regarder dans la glace le matin et se trouver relativement normal, avec un ventre presque (plus ou moins (on va pas chipoter quoi !)) plat… Bah vlà comment ça fait plaisir !

Parce que ça gonfle à mort un truc dont je n’avais pas forcément conscience d’avoir besoin : la confiance en soi. Je me trouvais déjà pas trop moche avant. Mais là, je me trouve vraiment bien, car j’ai ce complexe en moins. Il faut noter que je commençais à garder mon t-shirt quand j’allais à la plage (sauf avec les copains, parce que là je m’en fous un peu et puis ils sont tous en couple de toutes façons). Ben là laisse tomber, je serais presque fier de me pavaner cet été (alors que bon, y’a pas de quoi créer des émeutes non plus hein). Quand tu swipes sur tinder, des fois tu vois des profils où les gens se montrent un peu (tenue de sport, toussa…)… Et tu te dis “mais je mérite pas, je suis pas à la hauteur, pas au niveau…”. Bah perso j’ai plus ce sentiment. C’est incroyablement libérateur. Et tu te rends compte à ce moment-là que tu t’assignes toi-même “gros”. Relativement aux autres.

On est toujours le gros de quelqu’un de toutes façons. On peut toujours se trouver trop gros. Moi, j’étais le gros des filles que je trouvais jolies. Pas dans leur regard à elles, qu’est-ce que j’en savais ? Dans le mien. Je me suis assigné “trop gros pour elles”. Je me suis “censuré” plus que je ne me l’avouais. il a fallu que j’en sorte pour le réaliser. Pour voir à quel point ça me libérait. Je pense que c’est le même problème des gens qui complexent sur leur nez et s’offrent une chirurgie qui leur donne satisfaction. A ceci près que la société nous donne moins d’injonction sur l’aspect de notre nez que sur celui de notre bide.

Je ne crois pas être plus beau qu’avant. Je suis simplement plus confiant. moins honteux de moi-même. Non pas que je l’étais tellement, mais je l’étais tout de même, un peu, à mon échelle. Je suis comme libéré d’un poids. (lol, tu l’as ? C’est bon ? C’était marrant hein !)

Et parallèlement, il y a une crainte qui me hante maintenant. Comme je ne suis pas certain des causes de cette perte de poids, j’ai la trouille que ça revienne. Vous imaginez si ce n’était qu’une pathologie, qu’il faudra soigner d’urgence si je continue de maigrir et que j’atteins les 60 kilos… Que de nouveau, je vois mon bide prendre trop de place dans mon miroir. Que je reprenne cette masse qui pourtant ne m’handicapait pas physiquement, ne m’allège aujourd’hui que l’esprit, pour des raisons plus ou moins superficielles, en tout cas  qui semblent dispensables… Ce n’est probablement pas dispensable, en fait, d’avoir de l’estime de soi. C’est certainement vital d’en avoir suffisamment. C’est terriblement propulsif d’en avoir plus.

Comment 6 ou 7 kilos ont pu changer ainsi le regard que j’ai sur moi-même ? Alors que je vous rassure, les filles ne me regardent pas d’avantage qu’avant hein. C’est vraiment MON regard sur moi qui a évolué. La simple satisfaction de voir que mes pantalons sont trop grands (ce qui est presque absurde, ils m’allaient très bien avant, et maintenant je suis contraint de mettre une ceinture). La joie de s’admirer devant la glace (vous comprendriez si vous vous trouviez beau). Le sentiment de pouvoir plaire à nouveau, comme si c’était impossible avant…

Alors évidemment, je ne peux que souhaiter à tout le monde de vivre ça, que ce soit pour son poids ou pour autre chose. Evidemment, je n’ai pas de formule magique pour que ça arrive, je suis moi-même pas sûr de comment c’est arrivé, je sais juste que maintenant, je fais bien plus attention à ce que je mange, j’ai changé de resto… je ressentais juste l’incroyable besoin de partager ça. J’ai même songé un moment à donner mes recettes de cuisine comme si ça pouvait aider des gens… C’est quand même fou d’avoir envie d’en parler à tout le monde…

Comme je n’ai pas vraiment de morale ou de conclusion à apporter à ce petit récit, je vais donc conclure de manière plate et morne.

Prenez soin de vous.

Aimez vous.

Vous êtes beau.

Surtout toi.

Oui, toi.

Je sais que tu te reconnais.

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